Histoire de la France en bande dessinée. Les Louis de France, Bouvines.

Histoire de la France en bande dessinée. Les Louis de France, Bouvines.

Le XIIe siècle : un optimisme vigoureux 1108 : Louis VI le Gros monte sur le trône de France. Ce souverain n'est guère différent des grands seigneurs, ses vassaux, dont certains sont plus puissants que lui. 1223 : Philippe Auguste meurt, après quarante-quatre ans de pouvoir incontesté. Le roi de France est l'un des premiers princes de la chrétienté. Cent quinze années d'une importance décisive pour la monarchie française viennent de s'écouler. Nul évènement spectaculaire, pourtant, n'est survenu. Bouvines, la grande victoire, n'est que le couronnement d'une longue suite d'efforts obscurs et tenaces qui ont permis aux souverains d'étendre leur domaine : en un peu plus d'un siècle, la superficie du Royaume a doublé. Pour arrondir leurs terres, les rois de France ont utilisé le droit féodal, l'alliance par mariage, la force, l'argent. Ils ont imposé leur autorité et mis à profit le grand essor de l'Europe occidentale au XIIe siècle.  L'époque est conquérante, optimiste, prospère. Pestes et famines se font plus rares. La population augmente et, comme il faut bien qu'elle se nourrisse, la forêt recule. Un peu partout en France, villages, bourgs, villes portent des noms (Sauveté, Salvetat, Villefranche, Villeneuve) qui rappellent une origine récente : des privilèges, telle l'exemption d'impôts, ont permis aux seigneurs d'attirer là des colons. Les villes sont florissantes ; artisanat et commerce se développent. Les cités s'entourent de murs d'enceinte. Les bourgeois enrichis obtiennent de leur seigneur, de l'évêque ou du Roi le droit de se gouverner eux-mêmes, d'élire une municipalité : c'est le mouvement des communes. L'homme du XIIe siècle ne reste pas confiné dans son village, sa seigneurie, son duché, son royaume. Les frontières, mouvantes, n'ont rien de commun avec les nôtres. Les voyageurs circulent librement à travers l'Europe : marchands allant à leurs affaires, de foire en foire (Champagne, Saint-Denis), pèlerins accomplissant un voeu, écolier visitant les grandes villes où se dispense le savoir. Parmi celles-ci, Paris jouit d'un grand prestige. Riches ou pauvres, clercs ou laïcs, ces -voyageurs- tissent les liens qui permettent de comprendre l'essor de l'art et de la pensée. On se figure volontiers un Moyen Age figé en d'immuables certitudes, confit en dévotion. Or, le XIIe siècle pousse ses recherches dans toutes les directions. Robert de Molesmes, jugeant trop douce la vie des moines, fonde le nouvel ordre de Cîteaux. Cathares et Vaudois, voulant revenir à l'humilité et à la pauvreté évangélique, se détournent de l'Eglise officielle. Les croisades ébranlent clercs, paysans, bourgeois ou chevaliers ; 50% de la chevalerie française se croisent. Une architecture nouvelle, épanouie en Ile-de-France, révolutionne la construction des églises : au lieu de la voûte romane en plein cintre, règnent désormais l'arc brisé et la colonne. Dans la nef romane en plein cintre, règnent désormais l'arc brisé et la colonne. Dans la nef ogivale, tout s'ouvre à la lumière.